mardi 10 octobre 2017

POURQUOI L’AFRIQUE EST DANS CETTE VIOLENCE SANS FIN ?

[POURQUOI L’AFRIQUE EST DANS CETTE VIOLENCE SANS FIN ?]
                 

Ma réponse est simple, claire et limpide: A cause du mimétisme des institutions étrangères et surtout des trois religions dites révélées, dans lesquelles l’Afrique est aveuglement engluée.

Chez nous en Afrique de l’Ouest, c’est MUHAMADU DINA. Tout est qualifié de Haram & Diabolisé s’il n'y a pas le nom de Allah, les comportements, la langue et des rites /cérémonies arabes.

En Afrique centrale, c’est ZEZU réveillé. Tout est qualifié de Satanique & Diabolisé s’il n'y a pas de Croix, de calices, de bougies et des rites /cérémonies des blancs Judéo-chrétiens.

Le plus grand dommage causé à notre humanité demeure très loin les religions dites révélées qui, au nom de la « Parole de Dieu », ont arraché leurs adeptes à l’Afrique noire tuant leurs Valeurs culturelles et les réduisant en sous-hommes. Elles ont causé des centaines de millions de morts et ont conduit l'humanité dans le chaos que nous vivons à présent. Le vrai terrorisme est là.

Pourtant…
Les Japonais, les Coréens, les Chinois, les Russes,  les Indiens  et les autres Asiatiques n'ont ni églises ni mosquées pour être aujourd’hui des peuples riches et très respectés. Ils sont restés eux-mêmes & dignes. Ils vivent déjà dans leurs vrais Paradis, tandis que nous avons transformé notre Afrique (autrefois Jardin d'Eden)  en vrai Enfer sur terre. Alors pourquoi donc ça doit être seulement nous-les africains qui devrions nous renier et nous accrocher aux religions des autres pour s'en-sortir et rêver du paradis hypothétique des autres ?

Détrompez-vous ! Personne n’ira dans le paradis avec la religion des autres et personne ne gagnera le combat de l’existence en priant le Dieu des Voisins. Remarquez bien que la Seule fois dans l’histoire que les Noirs se sont adressés à leur propre Dieu en Haïti (au Bois Caïman), ils ont vaincu l’armée la plus puissante du monde à l’époque (celle de Napoléon). Voilà un exemple concret de la puissance de l’invocation de Dieu à travers nos Ancêtres divinisés.

Retournons à la spiritualité négro-africaine qui est pleine de sagesse et inégalable : Justice, Vérité, Harmonie. La Voie du Retour, c’est MAAYA BLON, votre Vestibule ancestral basé au Mali. Car la Spiritualité négro-africaine est beaucoup plus puissante que les Révélations, leurs falsifications et édulcorations de notre patrimoine originel volé. La Spiritualité négro-africaine est construite par des millénaires d'expériences pratiques vécues dans les mondes internes, du divin sans prophètes ni messies, d’observations minutieuses de l'Univers et non de fantasmes et d’hérésies mentales. Mais tout cela est méconnu à cause de l’ignorance et de la paresse intellectuelle savamment entretenues par les Dealers religieux et les Mares-à-boue (plutôt bouses), au profit de leurs vrais dieux les Psychopathes du profit des Nations d'Adam Smith.

Voilà pourquoi nos frères & sœurs les afro-américains et les survivants d'ascendance africaine en subtile captivité dans la sous-France (DOM-TOM)  restent à l'écart  de nos mimétismes éhontés, parce que nous projetons de l'Afrique cette très mauvaise image d’un peuple ignorant de ses riches Traditions. Même en Europe ou en Amérique, nos jeunes noirs restent accrochés aux religions d’Abraham, pas seulement par amour, mais parce qu'ils n’ont pas de modèles positifs. Ils n'ont pas encore vu des choses positives très concrètes  que nos traditions et coutumes africaines leur proposent.

Voilà donc la raison pour laquelle nous devrions mettre l’accent sur la primauté du combat Culturel, Spirituel & Religieux sur les autres combats,  économiques ou  politiques. Construisez Banques, Usines, Gratte-ciels, Ponts & Chaussés, si vous ne construisez pas d’abord l’Humain vertueux, les mauvais Humains zombifiés & divisés en Musulmans /Chrétiens /Anglofaunes /FrancoFaunes /Nordistes /Sudistes /Droite/Gauche,  vont tout détruire en un rien de temps comme si de rien n’était!

Alors, la  libération culturelle et  spirituelle doit être la première motivation, le sens premier, la signification profonde et direction unique pour toute notre vie vers la RE-NAISSANCE. Jetons ici et maintenant les manteaux avilissants de la sous-humanité pour RENAÎTRE.

Ne restons plus spectateurs devant le destin de notre continent :
• Sortons de leur civilisation qui vise l’extinction de l'humanité
• Sortons de leur DémonCratie, de leur Charia et allons vers la Loi Naturelle Divine de nos Ancêtres pour rétablir l'ordre de l’Univers …

L’Afrique va se relever & se révéler. C'est celui qui le dit, qui le pense.  Je suis Pur, je suis Pur, je suis Pur!!!

Je vous souhaite de passer une RA☼dieuse soirée !
____________________
Sira-Missa DOUMBIA – Traditionaliste KAMȂAT (Humain par Excellence, porteur de Valeurs Endogènes)

UN DISCOURS À ÉTUDIER DANS TOUTES NOS ÉCOLES AFRICAINES

Le 4 Octobre 1983, il y’a 34 ans aujourd’hui,
Thomas SANKARA,

 du haut de la tribune des Nations Unis prononçait un discours historique, un discours plein d'humanisme qui mettra à nu l'impérialisme.
Moi, à chaque que je le lis, j'ai des larmes aux yeux...

« Monsieur le Président, Monsieur le secrétaire Général,
Honorables représentants de la Communauté internationale

Je viens en ces lieux vous apporter le salut fraternel d’un pays de 274000 km², où sept millions d’enfants, de femmes et d’hommes, refusent désormais de mourir d’ignorance, de faim, de soif, tout en n’arrivant pas à vivre véritablement depuis un quart de siècle d’existence comme Etat souverain, siégeant à l’ONU.

Je viens à cette Trente-neuvième session vous parler au nom d’un peuple qui, sur la terre de ses ancêtres, a choisi, dorénavant de s’affirmer et d’assumer son histoire, dans ses aspects positifs, comme dans ses aspects négatifs, sans complexe aucun.

Je viens enfin, mandaté par le Conseil National de la Révolution (CNR) du Burkina Faso, pour exprimer les vues de mon peuple concernant les problèmes inscrits à l’ordre du jour, et qui constituent la trame tragique des évènements qui fissurent douloureusement les fondements du monde en cette fin du vingtième siècle. Un monde où l’humanité est transformée en cirque, déchirée par les luttes entre les grands et les semi-grands, battue par les bandes armées, soumise aux violences et aux pillages. Un monde où des nations, se soustrayant à la juridiction internationale, commandent des groupes hors-la-loi, vivant de rapines, et organisant d’ignobles trafics, le fusil à la main.

Monsieur le Président

Je n’ai pas ici la prétention d’énoncer des dogmes. Je ne suis ni un messie ni un prophète. Je ne détiens aucune vérité. Ma seule ambition est une double aspiration : premièrement, pouvoir, en langage simple, celui de l’évidence et de la clarté, parler au nom de mon peuple, le peuple du Burkina Faso ; deuxièmement, parvenir à exprimer aussi, à ma manière, la parole du “Grand peuple des déshérités”, ceux qui appartiennent à ce monde qu’on a malicieusement baptisé Tiers Monde. Et dire, même si je n’arrive pas à les faire comprendre, les raisons que nous avons de nous révolter.

Tout cela dénote de l’intérêt que nous portons à l’ONU, les exigences de nos droits y prenant une vigueur et la rigueur de la claire conscience de nos devoirs.

Nul ne s’étonnera de nous voir associer l’ex Haute-Volta, aujourd’hui le Burkina Faso, à ce fourre-tout méprisé, le Tiers Monde, que les autres mondes ont inventé au moment des indépendances formelles pour mieux assurer notre aliénation culturelle, économique et politique. Nous voulons nous y insérer sans pour autant justifier cette gigantesque escroquerie de l’Histoire. Encore moins pour accepter d’être “l’arrière monde d’un Occident repu”. Mais pour affirmer la conscience d’appartenir à un ensemble tricontinental et admettre, en tant que non-alignés, et avec la densité de nos convictions, qu’une solidarité spéciale unit ces trois continents d’Asie, d’Amérique latine et d’Afrique dans un même combat contre les mêmes trafiquants politiques, les mêmes exploiteurs économiques.

Reconnaître donc notre présence au sein du Tiers Monde c’est, pour paraphraser José Marti, “affirmer que nous sentons sur notre joue tout coup donné à n’importe quel homme du monde”. Nous avons jusqu’ici tendu l’autre joue. Les gifles ont redoublées. Mais le cœur du méchant ne s’est pas attendri. Ils ont piétiné la vérité du juste. Du Christ ils ont trahi la parole. Ils ont transformé sa croix en massue. Et après qu’ils se soient revêtus de sa tunique, ils ont lacéré nos corps et nos âmes. Ils ont obscurci son message. Ils l’ont occidentalisé cependant que nous le recevions comme libération universelle. Alors, nos yeux se sont ouverts à la lutte des classes. Il n’y aura plus de gifles.

Il faut proclamer qu’il ne peut y avoir de salut pour nos peuples que si nous tournons radicalement le dos à tous les modèles que tous les charlatans de même acabit ont essayé de nous vendre vingt années durant. Il ne saurait y avoir pour nous de salut en dehors de ce refus là. Pas de développement en dehors de cette rupture.

Du reste, tous les nouveaux “maîtres-à-penser” sortant de leur sommeil, réveillés par la montée vertigineuse de milliards d’hommes en haillons, effrayés par la menace que fait peser sur leur digestion cette multitude traquée par la faim, commencent à remodeler leurs discours et, dans une quête anxieuse, recherchent une fois de plus en nos lieu et place, des concepts-miracles, de nouvelles formes de développement pour nos pays. Il suffit pour s’en convaincre de lire les nombreux actes des innombrables colloques et séminaires.

Loin de moi l’idée de tourner en ridicule les efforts patients de ces intellectuels honnêtes qui, parce qu’ils ont des yeux pour voir, découvrent les terribles conséquences des ravages imposés par lesdits “spécialistes” en développement dans le Tiers Monde. La crainte qui m’habite c’est de voir les résultats de tant d’énergies confisquées par les Prospéro de tout genre pour en faire la baguette magique destinée à nous renvoyer à un monde d’esclavage maquillé au goût de notre temps.

Cette crainte se justifie d’autant plus que la petite bourgeoisie africaine diplômée, sinon celle du Tiers Monde, soit par paresse intellectuelle, soit plus simplement parce qu’ayant goûté au mode de vie occidental, n’est pas prête à renoncer à ses privilèges. De ce fait, elle oublie que toute vraie lutte politique postule un débat théorique rigoureux et elle refuse l’effort de réflexion qui nous attend. Consommatrice passive et lamentable, elle se regorge de vocables fétichisés par l’Occident comme elle le fait de son whisky et de son champagne, dans ses salons à l’harmonie douteuse.

On recherchera en vain depuis les concepts de négritude ou d’”African Personality” marqués maintenant par les temps, des idées vraiment neuves issues des cerveaux de nos “grands” intellectuels. Le vocabulaire et les idées nous viennent d’ailleurs. Nos professeurs, nos ingénieurs et nos économistes se contentent d’y adjoindre des colorants parce que, des universités européennes dont ils sont les produits, ils n’ont ramené souvent que leurs diplômes et le velours des adjectifs ou des superlatifs.

Il est nécessaire, il est urgent que nos cadres et nos travailleurs de la plume apprennent qu’il n’y a pas d’écriture innocente. En ces temps de tempêtes, nous ne pouvons laisser à nos seuls ennemis d’hier et d’aujourd’hui, le monopole de la pensée, de l’imagination et de la créativité. Il faut, avant qu’il ne soit trop tard, car il est déjà trop tard, que ces élites, ces hommes de l’Afrique, du Tiers Monde, reviennent à eux-mêmes, c’est-à-dire à leur société, à la misère dont nous avons hérité pour comprendre non seulement que la bataille pour une pensée au service des masses déshéritées n’est pas vaine, mais qu’ils peuvent devenir crédibles sur le plan international, qu’en inventant réellement, c’est-à-dire, en donnant de leurs peuples une image fidèle. Une image qui leur permette de réaliser des changements profonds de la situation sociale et politique, susceptibles de nous arracher à la domination et à l’exploitation étrangères qui livrent nos Etats à la seule perspective de la faillite.

C’est ce que nous avons perçu, nous, peuple burkinabè, au cours de cette nuit du 4 août 1983, aux premiers scintillements des étoiles dans le ciel de notre Patrie. Il nous fallait prendre la tête des jacqueries qui s’annonçaient dans les campagnes affolées par l’avancée du désert, épuisées par la faim et la soif et délaissées. Il nous fallait donner un sens aux révoltes grondantes des masses urbaines désoeuvrées, frustrées et fatiguées de voir circuler les limousines des élites aliénées qui se succédaient à la tête de l’Etat et qui ne leur offraient rien d’autre que les fausses solutions pensées et conçues par les cerveaux des autres. Il nous fallait donner une âme idéologique aux justes luttes de nos masses populaires mobilisées contre l’impérialisme monstrueux. A la révolte passagère, simple feu de paille, devait se substituer pour toujours la révolution, lutte éternelle contre la domination.

D’autres avant moi ont dit, d’autres après moi diront à quel point s’est élargi le fossé entre les peuples nantis et ceux qui n’aspirent qu’à manger à leur faim, boire à leur soif, survivre et conserver leur dignité. Mais nul n’imaginera à quel point ” le grain du pauvre a nourri chez nous la vache du riche”.

Dans le cas de l’ex Haute Volta, le processus était encore plus exemplaire. Nous étions la condensation magique, le raccourci de toutes les calamités qui ont fondu sur les pays dits “en voie de développement”. Le témoignage de l’aide présentée comme la panacée et souvent trompetée, sans rime ni raison, est ici éloquent. Très peu sont les pays qui ont été comme le mien inondés d’aides de toutes sortes. Cette aide est en principe censée œuvrer au développement. On cherchera en vain dans ce qui fut autrefois la Haute-Volta, les signes de ce qui peut relever d’un développement. Les hommes en place, soit par naïveté, soit par égoïsme de classe, n’ont pas pu ou n’ont pas voulu maîtriser cet afflux extérieur, en saisir la portée et exprimer des exigences dans l’intérêt de notre peuple.

Analysant un tableau publié en 1983 par le Club du Sahel, Jacques Giri dans son ouvrage “Le Sahel Demain”, conclut avec beaucoup de bon sens que l’aide au Sahel, à cause de son contenu et des mécanismes en place, n’est qu’une aide à la survie. Seuls, souligne-t-il, 30 pour cent de cette aide permet simplement au Sahel de vivre. Selon Jacques Giri, cette aide extérieure n’aurait d’autres buts que de continuer à développer les secteurs improductifs, imposant des charges intolérables à nos petits budgets, désorganisant nos campagnes, creusant les déficits de notre balance commerciale, accélérant notre endettement.

Juste quelques clichés pour présenter l’ex Haute-Volta :
– 7 millions d’habitants, avec plus de 6 millions de paysannes et de paysans
– Un taux de mortalité infantile estimé à 180 pour mille
– Une espérance de vie se limitant à 40 ans
– Un taux d’analphabétisme allant jusqu’à 98 pour cent, si nous concevons l’alphabétisé comme celui qui sait lire, écrire et parler une langue.
– Un médecin pour 50000 habitants
– Un taux de scolarisation de 16 pour cent
– et enfin un produit intérieur brut par tête d’habitant de 53356 francs CFA soit à peine plus de 100 dollars.

Le diagnostic à l’évidence, était sombre. La source du mal était politique. Le traitement ne pouvait qu’être politique.

Certes nous encourageons l’aide qui nous aide à nous passer de l’aide. Mais en général, la politique d’assistance et d’aide n’a abouti qu’à nous désorganiser, à nous asservir, à nous déresponsabiliser dans notre espace économique, politique et culturel.

Nous avons choisi de risquer de nouvelles voies pour être plus heureux. Nous avons choisi de mettre en place de nouvelles techniques.

Nous avons choisi de rechercher des formes d’organisation mieux adaptées à notre civilisation, rejetant de manière abrupte et définitive toutes sortes de diktats extérieurs, pour créer ainsi les conditions d’une dignité à la hauteur de nos ambitions. Refuser l’état de survie, desserrer les pressions, libérer nos campagnes d’un immobilisme moyenâgeux ou d’une régression, démocratiser notre société, ouvrir les esprits sur un univers de responsabilité collective pour oser inventer l’avenir. Briser et reconstruire l’administration à travers une autre image du fonctionnaire, plonger notre armée dans le peuple par le travail productif et lui rappeler incessamment que sans formation patriotique, un militaire n’est qu’un criminel en puissance. Tel est notre programme politique.

Au plan de la gestion économique, nous apprenons à vivre simplement, à accepter et à nous imposer l’austérité afin d’être à même de réaliser de grands desseins.

Déjà, grâce à l’exemple de la Caisse de solidarité nationale, alimentée par des contributions volontaires, nous commençons à répondre aux cruelles questions posées par la sécheresse. Nous avons soutenu et appliqué les principes d’Alma-Ata en élargissant le champ des soins de santé primaires. Nous avons fait nôtre, comme politique d’Etat, la stratégie du GOBI FFF, préconisée par l’UNICEF.

Par l’intermédiaire de l’Office du Sahel des Nations Unies (OSNU), nous pensons que les Nations unies devraient permettre aux pays touchés par la sécheresse la mise sur pied d’un plan moyen et long termes afin de parvenir à l’autosuffisance alimentaire.

Pour préparer le vingt et unième siècle, nous avons, par la création d’une tranche spéciale de la Tombola, “Instruisons nos enfants”, lancé une campagne immense pour l’éducation et la formation de nos enfants dans une école nouvelle. Nous avons lancé à travers l’action salvatrice des Comités de Défense de la Révolution un vaste programme de construction de logements sociaux, 500 en trois mois, de routes, de petites retenues d’eau etc… Notre ambition économique est d’œuvrer pour que le cerveau et les bras de chaque burkinabè puissent au moins lui servir à inventer et à créer de quoi s’assurer deux repas par jour et de l’eau potable.

Nous jurons, nous proclamons, que désormais au Burkina Faso, plus rien ne se fera sans la participation des burkinabè. Rien qui n’ait été au préalable décidé par nous, élaboré par nous. Il n’y aura plus d’attentat à notre pudeur et à notre dignité.

Forts de cette certitude, nous voudrions que notre parole s’élargisse à tous ceux qui souffrent dans leur chair, tous ceux qui sont bafoués dans leur dignité d’homme par un minorité d’hommes ou par un système qui les écrase.

Permettez, vous qui m’écoutez, que je le dise : je ne parle pas seulement au nom du Burkina Faso tant aimé mais également au nom de tous ceux qui ont mal quelque part.

Je parle au nom de ces millions d’êtres qui sont dans les ghettos parce qu’ils ont la peau noire ou qu’ils sont de culture différente et bénéficient d’un statut à peine supérieur à celui d’un animal.

Je souffre au nom des Indiens massacrés, écrasés, humiliés et confinés depuis des siècles dans des réserves afin qu’ils n’aspirent à aucun droit et que leur culture ne puisse s’enrichir en convolant en noces heureuses au contact d’autres cultures, y compris celle de l’envahisseur.

Je m’exclame au nom des chômeurs d’un système structurellement injuste et conjoncturellement désaxé, réduits à ne percevoir de la vie que le reflet de celle des plus nantis.

Je parle au nom des femmes du monde entier, qui souffrent d’un système d’exploitation imposé par les mâles. Pour ce qui nous concerne, nous sommes prêts à accueillir toutes les suggestions du monde entier, nous permettant de parvenir à l’épanouissement total de la femme burkinabè. En retour, nous donnons en partage à tous les pays, l’expérience positive que nous entreprenons avec des femmes désormais présentes à tous les échelons de l’appareil de l’État et de la vie sociale au Burkina Faso. Des femmes qui luttent et proclament avec nous, que l’esclave qui n’est pas capable d’assumer sa révolte ne mérite pas que l’on s’apitoie sur son sort. Cet esclave répondra seul de son malheur s’il se fait des illusions sur la condescendance suspecte d’un maître qui prétend l’affranchir. Seule la lutte libère et nous en appelons à toutes nos sœurs de toutes les races pour qu’elles montent à l’assaut pour la conquête de leurs droits.

Je parle au nom des mères de nos pays démunis, qui voient mourir leurs enfants de paludisme ou de diarrhée, ignorant qu’il existe, pour les sauver, des moyens simples que la science des multinationales ne leur offre pas, préférant investir dans les laboratoires de cosmétiques et dans la chirurgie esthétique pour les caprices de quelques femmes ou d’hommes dont la coquetterie est menacée par les excès de calories de leurs repas trop riches et d’une régularité à vous donner, non, plutôt à nous donner, à nous autres du Sahel, le vertige. Ces moyens simples recommandés par l’OMS et l’UNICEF, nous avons décidé de les adopter et de les populariser.

Je parle aussi au nom de l’enfant. L’enfant du pauvre, qui a faim et qui louche furtivement vers l’abondance amoncelée dans une boutique pour riches. La boutique protégée par une vitre épaisse. La vitre défendue par une grille infranchissable. Et la grille gardée par un policier casqué, ganté et armé de matraque. Ce policier, placé là par le père d’un autre enfant qui viendra se servir ou plutôt se faire servir parce que représentant toutes les garanties de représentativité et de normes capitalistiques du système.

Je parle au nom des artistes (poètes, peintres, sculpteur, musiciens, acteurs), hommes de bien qui voient leur art se prostituer pour l’alchimie des prestidigitations de show-business.

Je crie au nom des journalistes qui sont réduits soit au silence, soit au mensonge pour ne pas subir les dures lois du chômage.

Je proteste au nom des sportifs du monde entier dont les muscles sont exploités par les systèmes politiques ou les négociants de l’esclavage modernes.

Mon pays est un concentré de tous les malheurs des peuples, une synthèse douloureuse de toutes les souffrances de l’humanité, mais aussi et surtout des espérances de nos luttes. C’est pourquoi je vibre naturellement au nom des malades qui scrutent avec anxiété les horizons d’une science accaparée par les marchands de canons. Mes pensées vont à tous ceux qui sont touchés par la destruction de la nature et à ces trente millions d’hommes qui vont mourir comme chaque année, abattus par la redoutable arme de la faim.

Militaire, je ne peux oublier ce soldat obéissant aux ordres, le doigt sur la détente, et qui sait que la balle qui va partir ne porte que le message de la mort.

Enfin, je veux m’indigner en pensant aux Palestiniens qu’une humanité inhumaine a choisi de substituer à un autre peuple, hier encore martyrisé. Je pense à ce vaillant peuple palestinien, c’est-à-dire à ces familles atomisées errant de par le monde en quête d’un asile. Courageux, déterminés, stoïques et infatigables, les Palestiniens rappellent à chaque conscience humaine la nécessité et l’obligation morale de respecter les droits d’un peuple : avec leurs frères juifs, ils sont antisionistes.

Aux côtés de mes frères soldats de l’Iran et de l’Irak, qui meurent dans une guerre fratricide et suicidaire, je veux également me sentir proche des camarades du Nicaragua dont les ports sont minés, les villes bombardées et qui, malgré tout, affrontent avec courage et lucidité leur destin. Je souffre avec tous ceux qui, en Amérique latine, souffrent de la mainmise impérialiste.

Je veux être aux côtés des peuples afghan et irlandais, aux côtés des peuples de Grenade et de Timor Oriental, chacun à la recherche d’un bonheur dicté par la dignité et les lois de sa culture.

Je m’élève ici au nom des tous ceux qui cherchent vainement dans quel forum de ce monde ils pourront faire entendre leur voix et la faire prendre en considération réellement. Sur cette tribune beaucoup m’ont précédé, d’autres viendront après moi. Mais seuls quelques uns feront la décision. Pourtant nous sommes officiellement présentés comme égaux. Eh bien, je me fais le porte voix de tous ceux qui cherchent vainement dans quel forum de ce monde, ils peuvent se faire entendre. Oui je veux donc parler au nom de tous les “laissés pour compte” parce que “je suis homme et rien de ce qui est humain ne m’est étranger”.

Notre révolution au Burkina Faso est ouverte aux malheurs de tous les peuples. Elle s’inspire aussi de toutes les expériences des hommes depuis le premier souffle de l’Humanité. Nous voulons être les héritiers de toutes les révolutions du monde, de toutes les luttes de libération des peuples du Tiers Monde. Nous sommes à l’écoute des grands bouleversements qui ont transformé le monde. Nous tirons des leçons de la révolution américaine, les leçons de sa victoire contre la domination coloniale et les conséquences de cette victoire. Nous faisons nôtre l’affirmation de la doctrine de la non-ingérence des Européens dans les affaires américaines et des Américains dans les affaires européennes. Ce que Monroe clamait en 1823, « L’Amérique aux Américains », nous le reprenons en disant « l’Afrique aux Africains », « Le Burkina aux Burkinabè ». La Révolution française de 1789, bouleversant les fondements de l’absolutisme, nous a enseigné les droits de l’homme alliés aux droits des peuples à la liberté. La grande révolution d’octobre 1917 a transformé le monde, permis la victoire du prolétariat, ébranlé les assises du capitalisme et rendu possible les rêves de justice de la Commune française.

Ouverts à tous les vents de la volonté des peuples et de leurs révolutions, nous instruisant aussi de certains terribles échecs qui ont conduits à de tragiques manquements aux droits de l’homme, nous ne voulons conserver de chaque révolution, que le noyau de pureté qui nous interdit de nous inféoder aux réalités des autres, même si par la pensée, nous nous retrouvons dans une communauté d’intérêts.

Monsieur les Président,

Il n’y a plus de duperie possible. Le Nouvel Ordre Economique Mondial pour lequel nous luttons et continuerons à lutter, ne peut se réaliser que :
– si nous parvenons à ruiner l’ancien ordre qui nous ignore,
– si nous imposons la place qui nous revient dans l’organisation politique du monde,
– si, prenant conscience de notre importance dans le monde, nous obtenons un droit de regard et de décision sur les mécanismes qui régissent le commerce, l’économie et la monnaie à l’échelle planétaire.

Le Nouvel Ordre Economique international s’inscrit tout simplement, à côté de tous les autres droits des peuples, droit à l’indépendance, au libre choix des formes et de structures de gouvernement, comme le droit au développement. Et comme tous les droits des peuples, il s’arrache dans la lutte et par la lutte des peuples. Il ne sera jamais le résultat d’un acte de la générosité d’une puissance quelconque.

Je conserve en moi la confiance inébranlable, confiance partagée avec l’immense communauté des pays non-alignés, que sous les coups de boutoir de la détresse hurlante de nos peuples, notre groupe va maintenir sa cohésion, renforcer son pouvoir de négociation collective, se trouver des alliés parmi les nations et commencer, de concert avec ceux qu peuvent encore nous entendrez, l’organisation d’un système de relations économiques internationales véritablement nouveau.

Monsieur le Président,

Si j’ai accepté de me présenter devant cette illustre assemblée pour y prendre la parole, c’est parce que malgré les critiques qui lui sont adressées par certains grands contributeurs, les Nations Unies demeurent la tribune idéale pour nos revendications, le lieu obligé de la légitimité des pays sans voix.

C’est cela qu’exprime avec beaucoup de justesse notre Secrétaire général lorsqu’il écrit : “L’organisation des Nations Unies est unique en ce qu’elle reflète les aspirations et les frustrations de nombreux pays et gouvernements du monde entier. Un de ses grands mérites est que toutes les Nations, y compris celles qui sont faibles, opprimées ou victimes de l’injustice, (il s’agit de nous), peuvent, même lorsqu’elles sont confrontées aux dures réalités du pouvoir, y trouver une tribune et s’y faire entendre. Une cause juste, même si elle ne rencontre que revers ou indifférence, peut trouver un écho à l’Organisation des Nations Unies ; cet attribut de l’Organisation n’est pas toujours prisé, mais il n’en est pas moins essentiel”.

On ne peut mieux définir le sens et la portée de l’Organisation.

Aussi est-il, pour chacun de nous, un impératif catégorique de consolider les assises de notre Organisation, de lui donner les moyens de son action. Nous adoptons en conséquence, les propositions faîtes à cette fin par le Secrétaire Général, pour sortir l’Organisation des nombreuses impasses, soigneusement entretenues par le jeu des grandes puissances afin de la discréditer aux yeux de l’opinion publique.

Monsieur le Président,

Reconnaissant les mérites mêmes limités de notre Organisation, je ne peux que me réjouir de la voir compter de nouveaux adhérents. C’est pourquoi la délégation burkinabè salue l’entrée du 159ème membre de notre Organisation : l’Etat du Brunei Daressalam.

C’est la déraison de ceux entre les mains desquelles la direction du monde es tombée par le hasard des choses qui fait l’obligation au Mouvement des pays non alignés, auquel je l’espère, se joindra bientôt l’Etat du Brunei Darussalam, de considérer comme un des objectifs permanents de sa lutte, le combat pour le désarmement qui est un des aspects essentiels et une condition première de notre droit au développement.

Il faut, à notre avis des études sérieuses prenant en compte tous les éléments qui ont conduit aux calamités qui ont fondu sur le monde. A ce titre, le Président Fidel Castro en 1979, a admirablement exprimé notre point de vue à l’ouverture du sixième sommet des Pays non alignés lorsqu’il déclarait : “Avec 300 milliards de dollars, on pourrait construire en un an 600000 écoles pouvant recevoir 400 millions d’enfants ; ou 60 millions de logements confortables pour 300 millions de personnes ; ou 30000 hôpitaux équipés de 18 millions de lits ; ou 20000 usines pouvant employer plus de 20 millions de travailleurs ou irriguer 150 millions d’hectares de terre qui, avec les moyens techniques adéquats pourraient alimenter un milliard de personnes…”

En multipliant aujourd’hui ce chiffre par 10, je suis certainement en deçà de la réalité, on réalise ce que l’Humanité gaspille tous les ans dans le domaine militaire, c’est-à-dire contre la paix.

On perçoit aisément pourquoi l’indignation des peuples se transforme rapidement en révolte et en révolution devant les miettes qu’on leur jette sous la forme ignominieuse d’une certaine “aide”, assortie de conditions parfois franchement abjectes. On comprend enfin pourquoi dans le combat pour le développement, nous nous désignons comme des militants inlassables de la paix.

Nous faisons le serment de lutter pour atténuer les tensions, introduire les principes d’une vie civilisée dans les relations internationales et les étendre à toutes les parties du monde. Ce qui revient à dire que nous ne pouvons assister passifs, au trafic des concepts.

Nous réitérons notre résolution d’être des agents actifs de la paix ; de tenir notre place dans le combat pour le désarmement ; d’agir enfin dans la politique internationale comme le facteur décisif, libéré de toute entrave vis-à-vis de toutes les grandes puissances, quels que soient les projets de ces dernières.

Mais la recherche de la paix va de pair avec l’application ferme du droit des pays à l’indépendance, des peuples à la liberté et des nations à l’existence autonome. Sur ce point, le palmarès le plus pitoyable, le plus lamentable _ oui, le plus lamentable_ est détenu au Moyen Orient en termes d’arrogance, d’insolence et d’incroyable entêtement par un petit pays, Israël, qui, depuis, plus de vingt ans, avec l’inqualifiable complicité de son puissant protecteur les Etats-Unis, continue à défier la communauté internationale.

Au mépris d’une histoire qui hier encore, désignait chaque Juif à l’horreur des fours crématoires, Israël en arrive à infliger à d’autres ce qui fut son propre calvaire. En tout état de cause, Israël dont nous aimons le peuple pour son courage et ses sacrifices d’hier, doit savoir que les conditions de sa propre quiétude ne résident pas dans sa puissance militaire financée de l’extérieur. Israël doit commencer à apprendre à devenir une nation comme les autres, parmi les autres.

Pour l’heure, nous tenons à affirmer du haut de cette tribune, notre solidarité militante et agissante à l’endroit des combattants, femmes et hommes, de ce peuple merveilleux de la Palestine parce que nous savons qu’il n’y a pas de souffrance sans fin.

Monsieur, le Président,

Analysant la situation qui prévaut en Afrique sur les plans économique et politique, nous ne pouvons pas ne pas souligner les graves préoccupations qui sont les nôtres, face aux dangereux défis lancés aux droits des peuples par certaines nations qui, sûres de leurs alliances, bafouent ouvertement la morale internationale.

Certes, nous avons le droit de nous réjouir de la décision de retrait des troupes étrangères au Tchad, afin que le Tchadiens entre eux, sans intermédiaire, cherchent les moyens de mettre fin à cette guerre fratricide, et donner enfin à ce peuple qui n’en finit pas de pleurer depuis de nombreux hivernages, les moyens de sécher ses larmes. Mais, malgré les progrès enregistrés çà et là par les peuples africains dans leur lutte pour l’émancipation économique, notre continent continue de refléter la réalité essentielle des contradictions entre les grandes puissances, de charrier les insupportables apories du monde contemporain.

C’est pourquoi nous tenons pour inadmissible et condamnons sans recours, le sort fait au peuple du Sahara Occidental par le Royaume du Maroc qui se livre à des méthodes dilatoires pour retarder l’échéance qui, de toute façon, lui sera imposée par la volonté du peuple sahraoui. Pour avoir visité personnellement les régions libérées par le peuple sahraoui, j’ai acquis la confirmation que plus rien désormais ne saurait entraver sa marche vers la libération totale de son pays, sous la conduite et éclairée du Front Polisario.

Monsieur le Président,

Je ne voudrais pas trop m’étendre sur la question de Mayotte et des îles de l’Archipel malgache. Lorsque les choses sont claires, lorsque les principes sont évidents, point n’est besoin d’élaborer. Mayotte appartient aux Comores. Les îles de l’archipel sont malgaches.

En Amérique Latine, nous saluons l’initiative du Groupe de Contadora, qui constitue une étape positive dans la recherche d’une solution juste à la situation explosive qui y prévaut. Le commandant Daniel Ortega, au nom du peuple révolutionnaire du Nicaragua a fait ici des propositions concrètes et posé des questions de fond à qui de droit. Nous attendons de voir la paix s’installer dans son pays et en Amérique Centrale, le 15 octobre prochain et après le 15 octobre et nous prenons à témoin l’opinion publique mondiale.

De même que nous avons condamné l’agression étrangère de l’île de Grenade, de même nous fustigeons toutes les interventions étrangères. C’est ainsi que nous ne pouvons pas nous taire face à l’intervention militaire en Afghanistan.

Il est cependant un point, mais dont la gravité exige de chacun de nous une explication franche et décisive. Cette question, vous vous en doutez, ne peut qu’être celle de l’Afrique du Sud. L’incroyable insolence de ce pays à l’égard de toutes les nations du monde, même vis-à-vis de celles qui soutiennent le terrorisme qu’il érige en système pour liquider physiquement la majorité noire de ce pays, le mépris qu’il adopte à l’égard de toutes nos résolutions, constituent l’une des préoccupations les plus oppressantes du monde contemporain.

Mais le plus tragique, n’est pas que l’Afrique du Sud se soit elle-même mise au banc de la communauté internationale à cause de l’abjection des lois de l’apartheid, encore moins qu’elle continue de maintenir illégalement la Namibie sous la botte colonialiste et raciste, ou de soumettre impunément ses voisins aux lois du banditisme. Non, le plus abject, le plus humiliant pour la conscience humaine, c’est qu’elle soit parvenue à “banaliser” le malheur de millions d’êtres humains qui n’ont pour se défendre que leur poitrine et l’héroïsme de leurs mains nues. Sûre de la complicité des grandes puissances et de l’engagement actif de certaines d’entre elles à ses côtés, ainsi que de la criminelle collaboration de quelques tristes dirigeants de pays africains, la minorité blanche ne se gêne pas pour ridiculiser les états d’âme de tous les peuples, qui, partout à travers le monde, trouvent intolérable la sauvagerie des méthodes en usage dans ce pays.

Il fut un temps où les brigades internationales se constituaient pour aller défendre l’honneur des nations agressées dans leur dignité. Aujourd’hui, malgré la purulence des plaies que nous portons tous à nos flancs, nous allons voter des résolutions dont les seules vertus, nous dira-t-on, seraient de conduire à résipiscence une Nation de corsaires qui “détruit le sourire comme la grêle tue les fleurs”.

Monsieur le Président,

Nous allons bientôt fêter le cent cinquantième anniversaire de l’émancipation des esclaves de l’Empire britannique. Ma délégation souscrit à la proposition des pays d’Antigua et de la Barbade de commémorer avec éclat cet événement qui revêt, pour les pays africains et le monde noir, une signification d’une très grande importance. Pour nous, tout ce qui pourra être fait, dit ou organisé à travers le monde au cours des cérémonies commémoratives devra mettre l’accent sur le terrible écot payé par l’Afrique et le monde noir, au développement de la civilisation humaine. Ecot payé sans retour et qui explique, sans aucun doute, les raisons de la tragédie d’aujourd’hui sur notre continent.

C’est notre sang qui a nourri l’essor du capitalisme, rendu possible notre dépendance présente et consolidé notre sous-développement. On ne peut plus escamoter la vérité, trafiquer les chiffres. Pour chaque Nègre parvenu dans les plantations, cinq au moins connurent la mort ou la mutilation. Et j’omets à dessein, la désorganisation du continent et les séquelles qui s’en sont suivies.

Monsieur le Président,

Si la terre entière, grâce à vous, avec l’aide du Secrétaire Général, parvient à l’occasion de cet anniversaire à se convaincre de cette vérité-là, elle comprendra pourquoi, avec toute la tension de notre être, nous voulons la paix entre les nations, pourquoi nous exigeons et réclamons notre droit au développement dans l’égalité absolue, par une organisation et une répartition des ressources humaines.

C’est parce que de toutes les races humaines, nous appartenons à celles qui ont le plus souffert, que nous nous sommes jurés, nous burkinabè, de ne plus jamais accepter sur la moindre parcelle de cette terre, le moindre déni de justice. C’est le souvenir de la souffrance qui nous place aux côtés de l’OLP contre les bandes armées d’Israël. C’est le souvenir de cette souffrance qui, d’une part, nous fait soutenir l’ANC et la SWAPO, et d’autre part, nous rend intolérable la présence en Afrique du Sud des hommes qui se disent blancs et qui brûlent le monde à ce titre. C’est enfin ce même souvenir qui nous fait placer l’Organisation des Nations Unies toute notre foi dans un devoir commun, dans une tâche commune pour un espoir commun.

Nous réclamons :
– Que s’intensifie à travers le monde la campagne pour la libération de Nelson Mandela et sa présence effective à la prochaine Assemblée générale de l’ONU comme une victoire de fierté collective.
– Que soit créé en souvenir de nos souffrances et au titre de pardon collectif un Prix international de l’Humanité réconciliée, décerné à tous ceux qui par leur recherche auraient contribué à la défense des droits de l’homme.
– Que tous les budgets de recherches spatiales soient amputés de 1/10000e et consacrés à des recherches dans le domaine de la santé et visant à la reconstitution de l’environnement humain perturbé par tous ces feux d’artifices nuisibles à l’écosystème

Nous proposons également que les structures des Nations Unies soient repensées et que soit mis fin à ce scandale que constitue le droit de veto. Bien sûr, les effets pervers de son usage abusif sont atténués par la vigilance de certains de ses détenteurs. Cependant, rien ne justifie ce droit : ni la taille des pays qui le détiennent ni les richesses de ces derniers.

Si l’argument développé pour justifier une telle iniquité est le prix payé au cours de la guerre mondiale, que ces nations, qui se sont arrogé ces droits, sachent que nous aussi nous avons chacun un oncle ou un père qui, à l’instar de milliers d’autres innocents arrachés au Tiers Monde pour défendre les droits bafoués par les hordes hitlériennes, porte lui aussi dans sa chair les meurtrissures des balles nazies. Que cesse donc l’arrogance des grands qui ne perdent aucune occasion pour remettre en cause le droit des peuples. L’absence de l’Afrique du Club de ceux qui détiennent le droit de veto est une injustice qui doit cesser.

Enfin ma délégation n’aurait pas accompli tous ses devoirs si elle n’exigeait pas la suspension d’Israël et le dégagement pur et simple de l’Afrique du Sud de notre organisation. Lorsque, à la faveur du temps, ces pays auront opéré la mutation qui les introduira dans la Communauté internationale, chacun de nous nous, et mon pays en tête, devra les accueillir avec bonté, guider leur premier pas.

Nous tenons à réaffirmer notre confiance en l’Organisation des Nations Unies. Nous lui sommes redevables du travail fourni par ses agences au Burkina Faso et de la présence de ces dernières à nos côtés dans les durs moments que nous t traversons.

Nous sommes reconnaissants aux membres du Conseil de Sécurité de nous avoir permis de présider deux fois cette année les travaux du Conseil. Souhaitons seulement voir le Conseil admettre et appliquer le principe de la lutte contre l’extermination de 30 millions d’êtres humains chaque année, par l’arme de la faim qui, de nos jours, fait plus de ravages que l’arme nucléaire.

Cette confiance et cette foi en l’Organisation me fait obligation de remercier le Secrétaire général, M. Xavier Pérez de Cuellar, de la visite tant appréciée qu’il nous a faite pour constater, sur le terrain, les dures réalités de notre existence et se donner une image fidèle de l’aridité du Sahel et la tragédie du désert conquérant.

Je ne saurai terminer sans rendre hommage aux éminentes qualités de notre Président (Paul Lusaka de Zambie) qui saura, avec la clairvoyance que nous lui connaissons, diriger les travaux de cette Trente-neuvième session.

Monsieur le Président,

J’ai parcouru des milliers de kilomètres. Je suis venu pour demander à chacun de vous que nous puissions mettre ensemble nos efforts pour que cesse la morgue des gens qui n’ont pas raison, pour que s’efface le triste spectacle des enfants mourant de faim, pour que disparaisse l’ignorance, pour que triomphe la rébellion légitime des peuples, pour que se taise le bruit des armes et qu’enfin, avec une seule et même volonté, luttant pour la survie de l’Humanité, nous parvenions à chanter en chœur avec le grand poète Novalis :

“Bientôt les astres reviendront visiter la terre d’où ils se sont éloignés pendant nos temps obscurs; le soleil déposera son spectre sévère, redeviendra étoile parmi les étoiles, toutes les races du monde se rassembleront à nouveau, après une longue séparation, les vieilles familles orphelines se retrouveront et chaque jour verra de nouvelles retrouvailles, de nouveaux embrassement; alors les habitants du temps jadis reviendront vers la terre, en chaque tombe se réveillera la cendre éteinte, partout brûleront à nouveau les flammes de la vie, le vieilles demeures seront rebâties, les temps anciens se renouvelleront et l’histoire sera le rêve d’un présent à l’étendue infinie”.

A bas la réaction internationale !

A bas l’impérialisme !

A bas le néocolonialisme !

A bas le fantochisme !

Gloire éternelle aux peuples qui luttent pour leur liberté !

Gloire éternelle aux peuples qui décident de s’assumer pour leur dignité !

Victoire éternelle aux peuples d’Afrique, d’Amérique latine et d’Asie qui luttent !

La Patrie ou la mort, nous vaincrons !

Je vous remercie!

dimanche 27 août 2017

Communiqué de la Plate-forme Nations Nègres et Culture

Communiqué de la Plate-forme Nations Nègres et Culture

 _C'est avec consternation que nous avons appris l'arrestation injustifiée du camarade Kemi Seba le vendredi 25 Août à son domicile du Sénégal , nous jeunes Africain(e)s regroupés au sein de la plateforme Nations Nègres et Culture,  nous nous insurgeons contre ce acte qui n'honore pas l'Afrique et par le même moment réclamons la libération immédiate de Kemi Seba. Nous demandons aux autorités sénégalaise De faire preuve de bonne foi, Au risque d'attiser la colère de la jeunesse Africaine, qui voir en ce geste une obstruction à leur liberté d'expression._

Fait à Abidjan le 27 Août  pour le compte de la plateforme Nations Nègres et Culture.
Bamba Tere Kader, Superviseur.
❤🖤💚♥💜💙

lundi 21 août 2017

Les nouveaux visages du panafricanisme

FD:  Bonjour Mr Bamba présentez vous a nos lecteurs

Je suis Bamba Tere Kader, pour ceux qui comprenne le Malinké une langue commune a 6 pays d'Afrique occidental notamment , le Mali, Burkina, Niger,Cote d'ivoire, Sénégal et la Guinée. mon premier nom Tere leur dira quelque chose, en fait c'est un nom que j'ai adopté pour être en conformité avec mon paradigme socio culturel, je ne suis pas Arabe alors le TERE viens pour me réconcilier avec ma vision et ma culture. En fait TERE veut dire '' soleil'' en malinké, voila ce que je veux être pour mes frères et soeurs, je suis Ivoirien mais je me désigne plutôt comme Africain de la Côte d'Ivoire. étudiant en Anglais, activiste panafricaniste , membre du MAPCI.


FD: Quel regard portez-vous sur la situation en Afrique et dans nos pays ?
BTK: Je dirai que la  politique Africaine depuis les indépendances a nos jours est un échec, un échec dû a la mal gouvernance, un échec dû aussi a l'avidité des dirigeants qui censés aider le peuple,  travaillent jour et nuit a l'opprimer, et cet echec est programmé pour perdurer de nombreux années encore, car voyez vous ceux qui ce disent de l'opposition, ne sont en faites que des gens loups grimés qui attendent leur tour pour passer au mangeoire , remarquer bien durant les campagnes, aucun programme politique digne ne sort de la bouche des dirigeants, pire les opposants passent tous leur temps a critiquer , dénigrer le partie au pouvoir sans être capable de proposer des alternatives. Enfin je dirais que la démocratie telle que l'entend l'Occident ne sied pas a l'Afrique. Si l'on devrait tenir compte de se passe a chaque fois qu'il y'a des élections, il est temps de réfléchir a une démocratie a L'Africaine.

FD: Comment voyez-vous l'Afrique face à cette situation ?

BTK: Face a cette situation l'Africain était rester jusque là passif, priant Dieu en espérant que les choses s'améliorent oubliant que les oppresseurs aussi prient le même Dieu (sourire), la bonne nouvelle est que depuis quelques années un vent de l'éveil souffle sur toute l'Afrique et sa diaspora , le panafricanisme prôné par les Nkrumah et Lumumba dans les année 60 celui de la souveraineté semble se révéler à la nouvelle génération avide de justice, je suis optimiste.

FD: Le panafricanisme pour vous quel description ?

BTK:Je définirai le panafricanisme comme un idéologie prônant la libération total de l'Africain, je dis libération to-tal, une libération économique, politique, culturelle, linguistique, militaire etc.. Parce aujourd'hui sur tous ces plans nous sommes dépendants, car se dire indépendant avec des bases militaires étrangères sur son sol, sa monnaie embrigader par l'extérieur, sa politique guidé par les " puissances" etc.. C'est   peut-être être indépendant mais pas souverain car la souveraineté exige la liberté total.

FD: Le panafricanisme n'est il pas une illusion pour  cacher les lacunes des intellectuelles africains ?

BTK: Le panafricanisme n'est pas une exclusivité  des intellectuels Africains , le panafricanisme est pour la masse silencieuse discriminée dans l'histoire du panafricanisme pour la plupart n'ont jamais fréquentés les grands universités du monde, mais des gens qui ont simplement pris conscience que le respect ne se quémande pas mais s'impose pour parler comme Kerry James . Le mouvement est tenu en partie par des non diplômés de Harvard car peut devenir panafricain toute personne qui a pris conscience de sa situation sociale et qui cherche les voies et moyens de sa libération, les Artistes, les commerçant, les élèves, les chômeurs, sont panafricains.

FD: Un siècle après la première conférence du panafricanisme, quelle bilan ?


Un bilan mitigé, parce que depuis la toute première conférence du panafricanisme qui s'est tenu a Londres en 1917 aux temps des précurseurs du mouvement je veux parler de Garvey, WEB Dubois, et les autres, le panafricanisme a traversé des hauts et des bas, a partir des années 60 le mouvement semblait avoir pris son envol mais malheureusement les chasseurs de l'histoire vont le descendre en assassinant ou destituant les leaders, ceux qui voulaient la mise en place des idéaux chères a cette idéologie. Je veux parler de Nkruma destituer par la CIA, Sekou Touré, Modibo Keita, Lumumba , Steve Biko, Olympio Sylvanus etc... Après cela le mouvement semblait s'etre éteint mais comme je l'avais dire plus haut depuis quelques années le mouvement devient de plus en plus vive, on voit partout des voies qui s'élèvent , des voies comme celle de Kemi Seba, d' Allasanne Bâ, de Bill Oxo, d' Hulo Guillabert, Rash Bath,  etc... Elles s'entendent par millions a travers le continent et la diaspora.


FD: La renaissance africaine défie réalisable ?

C'est un véritable challenge car l'Afrique vient de loin. Comme on le dit '' l'habitude est une seconde nature depuis plus d'un siècle l'Africain a prit cette mauvaise habitude de quémander, de voir d'un mauvaise œil ce qu'il a pour lui même, nous sommes longtemps resté dans la posture "d'assisté". Pour  renaitre faut accepter de   mourir, alors la renaissance ne sera possible que quand l'Africain acceptera de changer. Cependant je suis aujourd'hui optimiste quand je vois la vague de jeune qui croient de plus en plus en eux au point de vouloir demander le départ de ceux qui considéraient au départ comme leurs sauveurs. La renaissance est possible si nous acceptons de mourir. Quand je dis mourir, il s'agit pas d'un mort physique mais d'un mort dans nos habitudes, nos pensées ,pour embrasser de nouvels. un changement dans nos actes, nos paroles etc...

FD: Votre point de vue sur la politique ivoirienne ?

La politique Ivoirienne !
La politique ivoirienne  est l'illustration de la catastrophe politique Africaine ,  le premier président Felix H.Boigny qui a réussir a sa manière a réunir les Ivoiriens autour  des valeurs d'hospitalité et de paix , la politique a pris un autre visage. Mais depuis sa mort de celui qu'on appelle " le père de la nation" en 1993, nous avons connu une succession de catastrophes et de scandales politique,  jusqu'à l'avènement de Gbagbo, qui s'était posé comme un défenseur du peuple malheureusement il a été écarté avec l'aide de la France, aujourd'hui la cote d'Ivoire va bien, selon les chiffres des structures comme le FMI et la banque mondial, mais selon le citoyen que je connais et que je suis "ça ne va pas bien", et la population ne cesse de se plaindre. Le slogan est devenu '' y'a pas l'argent''. Ce qui est a déplorer c'est que l'horizon est sombre , depuis quelques temps la peur due a des revendications militaires s'est installé dans le coeur des ivoiriens.De l'autre coté l'opposition espère jusque là, la libération de certains de leurs camarades détenus après la crise de 2011. Cette situation met en mal la réconciliation nationale. Ma crainte est que 2020 ne soit une autre année de calvaire, c'est pourquoi je demande de tout coeur aux acteurs de mettre un peu dans leur liqueur.

FD: Merci Mr Bamba , Votre mot de fin.

BTK: Je vous remercie pour l'interview , j'aimerai dire a la jeunesse Africaine que son destin est entre ses mains, aujourd'hui toutes les conditions sont favorables pour mener de façon intelligente le changement dont l'Afrique a besoin. Les réseaux sociaux offrent des opportunités inouïes pour s'informer et se former pour la lutte panafricaniste. Je vais terminer par cette phrase de Thomas Sankara '' l'esclave qui n'est pas capable d'assumer sa révolte ne mérite pas que l'on s'apitoie sur son sort''. Le destin de notre Afrique est entre nos mains.
la patrie ou la mort nous vaincrecueils

Source :farafina Dhe

Propos recueils: par Konaté Sery Borya

samedi 19 août 2017

L'Afrique est complice de son malheur.

Farafina Dhe:entretien avec
 a Monsieur Abara Kane Abdourahamane Ingénieur en entomologie,activiste panafricaniste Nigérian.

Bonjour Mr kane présente vous a nos lecteurs ?


Bonjour mes frères
Je me présente au Nom de Abara Kane Abdourahamane
Ingénieur en entomologie

Farafina Dhe
Quel regard portez-vous sur la situation de l'Afrique et dans nos pays ?


Abara Kane Abdourahamane
Avant de répondre à cette question je présente mes condoléances à nos frères du Burkina Faso et du Niger suite au attaques perpétré par nos soit disant ennemis qui ne sont en réalité des marionnettes des impérialistes.
Nos pays en particulier et notre Afrique en générale est en guerre contre un ennemi commun qui est l'impérialisme.
Cette guerre lâche et non déclaré contre nos anciens  ennemis depuis plus de 400 ans.
Je vous rappelle que la technique de terre brûlée utiliser par la secte criminelle boko haram est la même utiliser par les colons français lors de la conquête de l'Afrique.

Farafina Dhe
L'Afrique n’est-il pas victime de la  forme de Françafrique ?

Abara Kane Abdourahamane
La Afrique n'est pas victime de la nouvelle forme de colonisation communément appelé néo-colonialisme.
Mais l'Afrique est complice de son malheur.

Farafina Dhe
Complice de son malheur vous dite ?

Abara Kane Abdourahamane
L'Afrique est complice de son malheur. Avec tout la misère que vivent au quotidien l'Afrique est un continent très riche.
Mais face une population qui ignore sa citoyenneté préfère donner toute sa richesse au impérialistes sans aucune résistance et végète dans la misère la plus totale.
En tant que panafricain actif nous pouvons pas mené une lutte de victimisation ou une lutte réactionnaire  car moi je ne suis pas une victime.
Notre lutte que nous menons est une lutte intelligente dans le but d'anéantir l'impérialisme sous toutes ces formes.

Farafina Dhe
Comment voyez-vous l'Afrique face à cette situation ?

Abara Kane Abdourahamane
L'Afrique est debout !
L'Afrique va se défendre nous sommes très optimistes. Cette lutte panafricaine va apporter une Afrique forte
Une Afrique souveraine sur tout les plans.

Farafina Dhe
Une Afrique forte avec quel politique ?

Abara Kane Abdourahamane
Une Afrique forte avec
une politique de dignité,
 une politique  d'intégrité,
 une politique de fraternité,
  une politique de justice
En un mot une politique panafricaine !

Farafina Dhe
Le panafricanisme pour vous quel description ?

Abara Kane Abdourahamane
Le panafricanisme pour moi c'est la prise de conscience collective et une libération totale de la domination mentale .
Car le problème de l'Africain c'est qu'il n'est pas mentalement libre.
Le panafricanisme pour moi c'est une politique   de  prise de conscience collective et une libération totale de la domination mentale .
Car le problème de l'Africain c'est qu'il n'est pas mentalement moyens.

Farafina Dhe
Le panafricanisme n'est il pas une illusion pour  cache les lacunes des intellectuelle africaine ?

Abara Kane Abdourahamane
Le panafricanisme n'est pas une illusion mais une résistance énergique réel contre toutes les formes de l'impérialisme.
Une politique d'auto-determination .
Le panafricanisme est sur la bonne voie
Le panafricanisme n'est pas une lutte cacher.
Au contraire c'est une lutte qui utilise tous les moyens pour la souveraineté de l'Afrique.
Nous sommes pas caché nos amis savent que nous sommes là debout comme un seul homme.

Farafina Dhe
1917 ans après la première conférence du panafricanisme quel bilan ?

Abara Kane Abdourahamane
Comme Ahmed Sékou Touré [1922-1984] Ancien Président de la République de Guinée
Disait :
" Divisés nous sommes faibles. Unie, l'Afrique pourrait devenir, et pour de bon, une des plus grandes forces de ce monde. Je suis profondément et sincèrement persuadé qu'avec notre sagesse ancestrale et notre dignité, notre respect inné pour la vie humaine, l'intense humanité qui est notre héritage, l'Africain, unie sous un gouvernement fédéral, émergera non pas comme un énième bloc prompt à étaler sa richesse et sa force, mais comme une Grande Force dont la Grandeur est indestructible parce qu'elle est bâtie non pas sur la terreur, l'envie et la suspicion, ni gagnée aux dépends des autres, mais basée sur l'espoir, la confiance, l'amitié, et dirigée pour le bien de toute l'Humanité "
L'objectif de la première Conférence du panafricanisme   est l'unité Africaine en un mot l'état fédéral d'Afrique.
Cette conférence était le point de départ et l'arrivée est l'état fédéral d'Afrique.
Cette lutte à fait du chemin mais beaucoup reste à faire. Nous sommes prêt à libérer l'Afrique du joug colonial.
Notre mission est  la conscience libérer par tout les moyens

Farafina Dhe
L'ignorance n'est par le vrai danger qui mine la jeunesse a
L'empêche à une prise de
 effective des défis qui les attendent ?


Abara Kane Abdourahamane la jeunesse africaine est consciente
 mais seulement elle est complice de son malheur
Pour réduire cette complicité c'est la sensibilisation de la jeunesse africaine pour un sursaut collectif contre l'impérialisme

Farafina Dhe
Votre mot de fin ?


Abara Kane Abdourahamane
Seul la lutte libère
Merci

Source : Farafina Dhe

vendredi 18 août 2017

Si le président IBK ne respecte pas la Constitution, il engagera le pays dans des aventures imprévisibles.

Ibrahim Kebé de Faso Kanu et de la plate-forme An te a banna : «Si le président IBK ne respecte pas la Constitution, il engagera le pays dans des aventure imprévisibles»

Dans cette interview qu’il a  nous accordée, Ibrahim Kébé nous parle de la crise qui secoue notre pays depuis 2012, des propositions de sortie de crise. Il évoque aussi l’actualité brûlante dominée par le projet de révision de la Constitution. Kébé conseille au président IBK de respecter la Constitution pour que ne sombre pas dans un autre chaos.

 Quel regard portez-vous sur la situation dans le nord de notre pays ?




 Ibrahim Kébé: Depuis 2012, notre patrie, le Mali, fait face à une guerre impérialiste qui a pour objectif de mettre en place l’Organisation commune des régions sahariennes (OCRS) sous couvert de l’Occident. Ce projet, s’il parvient à être réalisé, la France et alliés auront une mainmise néocoloniale sur toutes les richesses dans le nord du Mali, en particulier et de toute la région saharienne, en général et aux dépens des intérêts de nos peuples. C’est pourquoi la France a voté la loi d’OCRS, en janvier 1957. Depuis cette date jusqu’à nos jours, elle travaille inlassablement pour atteindre cet objectif. C’est ainsi que la rébellion dans le nord du Mali est faite sur le terrain par procuration, depuis 1963-1964 jusqu’à ce jour.

La première rébellion a éclaté sous la première République. Elle fut  réglée grâce aux moyens politiques, diplomatiques et militaires sous la direction éclairée du président Modibo Keïta, père de la libération nationale du Mali. Vingt-sept (27) ans après cette première rébellion, la gestion calamiteuse du pays par le dictateur Moussa Traoré et son CMLN/UDPM nous a conduit à la deuxième rébellion, en juin 1990.

L’arrivée en 1992 des pseudo- démocrates au pouvoir n’a rien réglé. Ils ont  conclu avec les différentes rébellions des accords qui n’ont jamais préservé les intérêts du peuple Malien mais qui leur permettaient de s’enrichir de façon éhontée et de maintenir les Maliens dans la misère pour garder le pouvoir. Ces différents accords ont mis des fonds colossaux à la disposition des représentants fictifs des populations dans le nord du Mali, etc.

Malheureusement, cette gestion chaotique de ces rébellions dans les années 1990 a préparé la dislocation du Mali. Dans les faits, elle a toujours mis en cause notre devise et notre hymne national.

Enfin, elle a dégagé des pistes pour la réalisation de ce projet qui soumet le Mali aux bailleurs de fonds en extravertissant ses richesses et en mettant en cause son indépendance et sa souveraineté.

 Le Mali n’est-il pas victime de la nouvelle forme de Françafrique ?

 Ibrahim Kébé: Face à cette situation déshonorante, il est incontournable de sauter le pas pour notre dignité. C’est pourquoi, notre organisation, Faso Kanu, à travers ses multiples implications dans des mouvements sociaux et dans des plates-formes au Mali, singulièrement dans des luttes citoyennes, travaille pour la réalisation d’un sursaut national afin de rétablir l’intégrité territoriale du Mali et de garantir l’exercice de sa souveraineté sur toute l’étendue de son territoire national. Ce qui s’inscrit dans le cadre de la lutte contre toutes formes de projet de partition, de démantèlement ou de scission du Mali.

 Comment voyez-vous le Mali face à cette situation ?

Ibrahim Kébé: Le Mali  n’arrive pas à se préparer, à se battre sur tous les plans et sous toutes les formes afin de faire respecter rigoureusement son intégrité territoriale acquise, depuis le 22 septembre 1960, ainsi que sa souveraineté, son honneur et sa dignité qui ne sont pas a négocier. C’est pourquoi nous mettons toujours en garde tous ceux qui travaillent de près ou de loin pour faire vivre le Mali dans la situation déshonorante qu’on lui impose aujourd’hui,  réaffirmons notre volonté de continuer à lutter pour  un Mali totalement libéré, fort, démocratique, indépendant et souverain.

Le président IBK se propose d’organiser un référendum pour changer la Constitution, pensez-vous que les conditions sont réunies pour la tenue dudit référendum ?

 Ibrahim Kébé: L’article 118 de la Constitution malienne est clair et même très  clair et le code pénal malien aussi. Si le président IBK s’entête à ne pas respecter la Constitution alors il engagera le pays dans des aventures imprévisibles. Dans ce cas, le peuple en tant que patriote, démocrate, républicain, laïc, lucide, fera prévaloir scrupuleusement  l’article 121 de la Constitution malienne. Le peuple du Mal se réserve le droit d’user de tous les moyens que lui offrent la Constitution et les lois de la République du Mali afin de faire aboutir ses revendications.

Dans ce cas, IBK en tirera toutes les conséquences. La tenue du référendum passe incontestablement par le respect strict et sans délai de l’article 118, alinéa 3 de la Constitution malienne en vigueur.

Vous dites qu’il doit se conformer à l’article 118 de la Constitution de 1992, qu’est-ce que vous lui proposez ?

Ibrahim Kébé: Primo, nous conseillons au président IBK le retrait pur et simple du projet de loi portant révision constitutionnelle qu’il a initiée. Secundo, il doit respecter et faire respecter le drapeau malien, l’hymne national du Mali et sa devise: un Peuple, un But, une Foi !

Nous lui demandons de rétablir l’intégrité territoriale, acquise depuis le 22 septembre 1960, au prix du sang des Maliens qui ont accepté de se sacrifier pour la grandeur de notre pays, afin que la souveraineté soit exercée sur l’ensemble de son territoire national.

Avez- vous des propositions de sortie de crise ?

Ibrahim Kébé: Faso Kanu pense que les solutions initiées sous la première République méritent réflexion. Comme le disait le président Modibo Keïta: «Les problèmes, il faut les régler, car à force d’arrangements, on finit par déranger la République elle-même.»

C’est dans cette optique que nous avons proposé, en avril 2016 de  reconstruire une véritable armée nationale en moyens humains, techniques, matériels et financiers suffisants et en engagement patriotique. Cela doit être une priorité vitale et toutes les ressources du pays doivent être consacrées à cela ; instaurer un état de siège dans les régions Nord du Mali et faire réellement face à tous les actes guerriers jusqu’au contrôle total de l’ensemble du territoire national ; instaurer un service civique patriotique et militaire volontaire des jeunes de 18 à 32 ans ; organiser des débats publics, des assises nationales inclusives et les médias publics doivent être consacrés essentiellement à cette fin ; évacuer prioritairement la MINUSMA et toutes les forces étrangères stationnées sur le territoire de la République du Mali dans les délais les plus courts possibles ; passer à une toute nouvelle forme de République qui prendrait en compte les aspirations profondes du peuple du Mali.

Votre dernier mot ?

Ibrahim Kébé: Le rapport de force est en marche avec la plate-forme An tè A bana dont Faso Kanu est membre, un des porte-parole de son directoire.

Camarades, tous pour chacun, chacun pour tous ! Vaincre ou périr !

Source:
L’Inter de Bamako

Propos recueillis par Yoro SOW

vendredi 30 juin 2017

FarafinaDhe: Ma lettre aux présidents africains

FarafinaDhe: Ma lettre aux présidents africains

Ma lettre aux présidents africains

 Objet :
Écoutez les cris des peuple africains

Excellence Mr les présidents africains de la République recevez d’abord mes salutations à votre égard et votre famille et j’espère ensuite que vous jouissez d’un parfait état de santé.


En effet Mr les présidents j'ai décidés de vous écrire cette lettre pour vous interpeler sur des questions politiques, économiques, et sociales concernant notre Afrique car vous êtes ceux à que les peuples africains ont fait confiance pour présider le destin de notre Afrique pour 5, 4, 7 ans ect.... Sachez cependant avant d’aborder toutes ces questions que jamais dans l’histoire politique d'Afrique un président n’a suscité autant d’espoir que vous car vous savez bien que notre Afrique vient de loin avec les crises qu’il a traversé toutes ces années. Vous avez été élus sur la base de vos programme dont d’ailleurs vous étiez les seul candidat à en posséder un qui est bien détailler et chiffrer durant toutes les années de votre mandat. Nous n’avons pas besoin de rappeler ici les engagements que vous avez pris devant Dieu et le peuple africains car vous les connaissez mieux que quiconque.

Excellence Mr les présidents africains les présidents sachez que vous êtes les dernier espoir des populations africains parmi toute la classe politique qui a dirigé l'Afrique de depuis les indépendance jusqu’à aujourd’hui et pour cela vous n’avez pas droit à l’erreur, et pour cela vous devriez être un chef d’État à l’écoute du peuple et à son service. Je ne doutons pas un seul instant de votre amour pour l'Afrique, de vos efforts pour une renaissance de L'Africaine, pour une amélioration des conditions de vie de nos populations, pour un développement économique de notre Afrique, je ne doutons pas de votre volonté de bien faire,…mais Mr les présidents africains les populations africains dans leur majorité trouvent qu’il y a des ratés dans votre politique, elles trouvent également qu’après quelques années de gestion grand,chose n’a pas changer, elles trouvent que la vie est de plus en plus difficile, l’économie tourne au ralenti, l’éducation est au bas niveau, les populations trouvent que vous effectuer trop de sorties à l’extérieur qui coûtent cher a l'Afrique , vous n’êtes pas en contact avec les populations en milieux rurales. Mr les présidents africains les populations dénoncent les crises au Mali,Centrafrique, Congo ect..., le cout élever de la vie, et surtout des produits de première nécessité, les populations trouvent qu’il y a une élévation des taxes et impôts, les populations demandent une baisse des prix des hydrocarbures, les populations exigent plus de transparence dans l’exploitation des ressources naturelles, pétrole, uranium,cacao,  or,ect…. Une révision des contrats dans l’intérêt de l'Afrique et une redistribution des revenues tirées de ces exploitations. Mr les présidents africains les populations africains réclament un remaniement ministériel car beaucoup de vos ministres ne jouent pas pleinement leur rôle et manquent de charisme,certains de vos ministères sont responsables de la lenteur administrative que nous constatons aujourd'hui,certains de vos premier ministre mérité le respect de tout les ministres et il doit jouer pleinement son rôle. Mr les présidents africains vous êtes ceux en qui le peuple à confier un mandat de 4 ,5, 7, ans vous avez des comptes à rendre au peuple sur toute votre gestion sur ce fait fi des alliances politiques car les populations africains pensent que c’est cette alliance politique qui aujourd’hui vous bloque dans l’application de votre programme. Mettez les gens qu’il faut à la place qu’il faut et exiger un résultant à chaque ministre. Pour ce qui est de votre engagement dans la crise du terrorisme en occident et autres les populations africains dans leur majorité pensent qu’il ne faut pas trop s’afficher car cette crise risquerait d’attirer les djihadistes dans notre Afrique, il faut juste renforcer la sécurité à l’interne donner les moyens nécessaire au force de défense et de sécurité et miser sur les renseignements.

Enfin Mr les présidents africains  les populations africains trouvent que vous êtes mal informer et que c’est votre devoir de savoir ce que pense le peuple sur toute les questions qui touchent l’avenir de notre Afrique, vous devez faire extrêmement attention car beaucoup de gens avec vous ne sont là que pour préparer leur arrivée au pouvoir. Toute fois de bonne foi nous reconnaissons qu’il y a des avancées significatives sur certaines questions touchant les secteurs sociaux, il vous suffit juste de regagner la confiance du peuple mettre fin au clivage des au frontières coloniaux et linguistique ,prôner l’union africaine, le panafricanisme et le patriotisme dans toutes les régions d'Afrique et appeler chaque africains au travail car l’avenir de notre pays est une responsabilité pour tout un chacun de nous.

mardi 7 mars 2017

Il y a 53 ans, Francis Kwame Nkrumah dit Osageyfo

Il y a 53 ans, Francis Kwame Nkrumah dit Osageyfo , publiér ufctogo.com


Il y a 53 ans, Francis Kwame Nkrumah, l’apôtre de l’unité africaine est renversé par un putsch militaire. Chantre ardent du panafricanisme et de l’unité africaine, ce personnage charismatique a été un véritable mythe. S’il fut l’un des leaders les plus prestigieux du continent, son action, en revanche, soulève des controverses.


Francis Kwame Nkrumah "Osageyfo"
Le matin du 24 février 1966, Accra, la capitale du Ghana, est le théâtre d’opérations militaires. Des bruits de bottes et des rafales d’armes automatiques viennent troubler le silence de manière continue. La population, inquiète, se terre, l’oreille collée aux transistors. D’abord de la musique militaire puis, soudain, peu avant six heures, une voix inhabituelle retentit sur les ondes de la radio nationale. Le speaker demande aux chers auditeurs de ne pas s’éloigner de leur poste pour une communication « très importante ». A six heures, à la place du traditionnel bulletin d’information, un officier annonce la nouvelle du jour, par ce communiqué laconique : « Citoyens du Ghana, je vous informe que les militaires, avec la coopération de la police, se sont emparés du gouvernement du Ghana. Kwame Nkrumah est démis de ses fonctions et le mythe qui l’entoure est brisé à jamais ». Un géant, celui-là même qu’on appelait Osageyfo (le sauveur, le rédempteur), ou encore Africahene (roi de l’Afrique), vient de tomber.
Kwame Nkrumah est né à Nkroful, dans le sud-ouest de la Gold Coast, le 18 septembre 1909. Il fréquente l’école élémentaire de Half Assini et devient, à 16 ans, enseignant stagiaire. De 1926 à 1930, l’Ecole normale d’Achimota, près d’Accra, lui ouvre ses portes. Il y subit l’influence de Kwagyr Aggrey, l’un des premiers pédagogues d’Afrique occidentale, adjoint au principal du collège. Formé aux Etats-Unis, Aggrey parle au jeune homme des actions menées par Booker T. Washington, Marcus Garvey ou William E. B. Du Bois pour défendre, chacun à sa manière, la cause des Noirs.
En 1930, Nkrumah décroche son diplôme d’instituteur. Il enseigne à Elmina, puis est nommé directeur de collège à Axim. C’est durant cette période qu’il fait une rencontre qui va déterminer son évolution : celle d’un journaliste nigérian, Nnamdi Azikiwe. Sorti, lui aussi, des universités américaines, il sera en 1960, le premier président du Nigeria. Installé en Gold Coast, Nnamdi Azikiwe fonde à Accra le quotidien African Morning Post. Disciple des militants afro-américains, le journaliste se bat pour le nationalisme noir. La jeunesse de la Gold Coast l’adore. Conquis, lui aussi, Nkrumah lui parle de son intention d’aller compléter sa formation en Amérique. Azikiwe l’encourage.
En 1935, avec seulement 40 livres sterling en poche, l’enfant de Nkroful arrive aux Etats-Unis et s’inscrit à l’université Lincoln, en Pennsylvanie. Il mène une vie difficile, marquée par les privations. Cela ne l’empêche pas de s’intéresser aux débats politiques. Placé à la tête de l’Association des étudiants africains d’Amérique et du Canada, Nkrumah a déjà une vision panafricaniste du continent. Très actif, il s’occupe avec ses amis d’un journal à parution irrégulière, l’African Interpreter, et fréquente les milieux politiques américains. Il enseigne la philosophie à l’université Lincoln à partir de 1939, puis à celle de Philadelphie. En avril 1944, il participe à la conférence panafricaine de New York. Certains participants, à cette occasion, adressent une demande au gouvernement américain pour qu’il œuvre en faveur de l’indépendance des pays africains, conformément à la charte Atlantique.
Désobéissance civile
Les années américaines de Kwame Nkrumah l’aident à acquérir une solide culture philosophique et politique. Ses fréquentations, notamment le Trinidadien George Padmore, renforcent ses convictions panafricanistes. Même s’il est loin d’être un révolutionnaire, il est influencé par la pensée marxiste. Le Nouveau Monde n’a plus rien à lui apprendre. Un jour de 1945, il débarque à Liverpool, en Angleterre. Le nouvel arrivant compte préparer un doctorat en philosophie dans ce pays dévasté par la Seconde Guerre mondiale. C’est son ami Padmore qui l’accueille à Londres. Nkrumah s’inscrit au Gray’s Inn, en vue d’étudier le droit, à la London School of Economics et à l’université de Londres. Mais il n’aura pas le temps de réaliser ce programme : le militantisme prend le dessus. Et puis Padmore l’associe à l’organisation de la sixième conférence panafricaine de Manchester. C’est un moment important dans le parcours de Nkrumah, cosecrétaire politique de la réunion qui se tient, en octobre 1945, en présence de Du Bois et de la veuve de Marcus Garvey. A la suite de la rencontre de Manchester, une Fédération panafricaine voit le jour. D’autre part, les ressortissants des colonies britanniques d’Afrique occidentale créent le West African National Secretariat (WANS), présidé par le Sierra-Léonais Wallace Johnson, avec Nkrumah comme secrétaire général. Dès 1946, le WANS se prononce pour l’autonomie interne qui doit aboutir à une fédération ouest-africaine, premier pas vers les Etats-Unis d’Afrique. Dans la vision de ces militants, l’idéal serait l’institution d’une Union des républiques socialistes d’Afrique. Un jour, Nkrumah reçoit une lettre d’Accra. Ako Adjei, lui demande de rentrer au pays pour s’occuper du secrétariat général du parti de l’United Gold Coast Convention (UGCC. On lui propose une voiture et un salaire décent. Nkrumah, qui a peur de s’encanailler, hésite. Une seconde lettre, signée J.-B. Danquah, le cerveau de l’UGCC, finit par le convaincre.
En novembre 1947, douze ans après l’avoir quittée, Nkrumah retrouve sa patrie. Mais l’entente avec ses camarades est impossible. En juin 1949, il décide de fonder son propre parti, le Convention People Party (CPP), basé sur la non-violence. Très populaire, Kwame Nkrumah s’impose sur l’échiquier politique. Mais quand il lance, en janvier 1950, une campagne de désobéissance civile, il est arrêté et condamné à trois ans de prison. Cela n’empêche pas le CPP de remporter haut la main les législatives de février 1951. Libéré, son chef est chargé de former le gouvernement de la Gold Coast, dominion britannique. Le 6 mars 1957, le Premier ministre Kwame Nkrumah proclame l’indépendance d’un nouvel Etat, le Ghana, nom d’un ancien empire ouest-africain. C’est la première colonie d’Afrique subsaharienne à obtenir son indépendance. Le prestige de Nkrumah n’a pas d’égal. Il lui reste à mettre en œuvre le panafricanisme. L’occasion se présente en octobre 1958. La Guinée rompt brutalement avec la France et accède à l’indépendance. Le 23 novembre 1958, Kwame Nkrumah et Ahmed Sékou Touré annoncent, à Accra, l’union Ghana-Guinée. Le leader guinéen reçoit un chèque de 10 millions de livres sterling. En décembre, la première conférence des peuples africains est organisée dans la capitale ghanéenne. Les principaux dirigeants de l’Afrique francophone sont absents. La conférence met l’accent sur la nécessité d’ériger cinq fédérations sous-régionales, avant la naissance des Etats-Unis d’Afrique.
En 1960, le Ghana devient une République. Mais l’union avec la Guinée a fait long feu. Nkrumah ne renonce pas. A la fin de l’année, il crée une nouvelle union, avec le Malien Modibo Keita. La Guinée les rejoint. Une fois de plus, cela ne tient pas la route. Il en sera toujours ainsi. Le Ghanéen est loin de ses rêves panafricanistes. Même quand il envoie ses soldats à Léopoldville pour soutenir Patrice Lumumba en difficulté, il ne peut pas agir en dehors de la mission confiée aux Casques bleus de l’Organisation des Nations unies (Onu).
Président à vie
Le problème de Nkrumah, c’est qu’il dérange beaucoup ses pairs. Quand il propose d’instaurer sans délai un gouvernement continental, les autres chefs d’Etat voient en lui un rêveur qui se prend pour un messie et veut dominer tout le monde. Il irrite des francophones - notamment Houphouët-Boigny, Senghor - et des anglophones à l’instar des Nigérians Nnamdi Azikiwa et Abubakar Tafawa Balewa. Ses adversaires lui reprochent surtout d’avoir des visées territoriales sur le Togo, la Côte d’Ivoire et de soutenir ceux qui combattent les pouvoirs en place dans certains pays. Parmi eux, le cas le plus célèbre est celui du Nigérien Djibo Bakary.
Dans ces conditions, même s’il a épousé une Egyptienne, Nkrumah n’est pas pris au sérieux. Sa lutte contre l’impérialisme, qui passe par la détérioration des relations avec les pays occidentaux au profit de l’Union soviétique, n’arrange rien. Les services secrets américains n’hésiteront pas à soutenir ses opposants.
C’est d’autant plus facile que Kwame Nkrumah, après avoir muselé l’opposition et arrêté ses dirigeants, institue un parti unique avant de se faire proclamer président à vie. Il échappe à plusieurs attentats. Renversé donc le 24 février 1966, alors qu’il était en visite en Asie, le chantre du panafricanisme trouve refuge à Conakry. Sékou Touré le nomme, à titre symbolique, vice-président de Guinée. Rongé par un cancer, l’Osageyfo Nkrumah meurt à Bucarest, en Roumanie, en avril 1972. Il repose dans sa terre natale à Nkroful.

Konate 
Sery
 Borya 
Activiste panafricanisme 

la stature d’un homme entré vivant dans l’Histoire et la légende. Pa Augustno Ezéchiel de Souza, compte au nombre des patriotes togolais qui ont eu le courage d’affronter le colonisateur à visage découvert afin de permettre l’entrée du Togo dans la communauté des nations.

Pa Augustino Ezéchiel de Souza :la stature d’un homme entré vivant dans l’Histoire et la légende. Pa Augustno Ezéchiel de Souza, compte au nombre des patriotes togolais qui ont eu le courage d’affronter le colonisateur à visage découvert afin de permettre l’entrée du Togo dans la communauté des nations.

Au-dessus des passions, nul ne saura nier au commerçant- planteur, féru de politique, la stature d’un homme entré vivant dans l’Histoire et la légende. Pa Augustno Ezéchiel de Souza, compte au nombre des patriotes togolais qui ont eu le courage d’affronter le colonisateur à visage découvert afin de permettre l’entrée du Togo dans la communauté des nations.
La connaissance du passé national, a pu écrire le Professeur Hermann Attignon, permet au citoyen de mieux se situer dans le temps et dans l’espace, dans l’Histoire de l’Humanité en marche vers un avenir meilleur et de mieux prendre conscience de ses responsabilités. C’est dire donc que lorsqu’on évoque devant les jeunes Togolais, le souvenir de Pa Augustino Ezéchiel de Souza, cela se résume à l’avenue qui part du siège de la Cour constitutionnelle à Lomé, près de l’hôtel de la
Paix pour aboutir au delà de la lagune de sinistre réputation. L’histoire étant la science des traces, tout citoyen togolais digne de ce nom, a pour devoir de connaître celle de sa patrie, afin de savoir apprécier les sacrifices consentis par ses aînés, ses prédécesseurs pour allumer le flambeau de l’indépendance, peut-être s’évertuerait-il davantage à le sauvegarder.
Fils de Ezéchiel Manuel dit « Chacha », l’ancêtre des de Souza, venu du Brésil et de Kokoè Apéto Ayi d’Almeida, Pa Augustino de Souza a vu le jour 15 octobre 1877 à Agbodrafo (Porto -Seguro). Pour ses études, il a successivement fréquenté les écoles allemandes et anglaises dans sa ville natale et à Aného ( Petit- Popo).
Pour son entrée dans la vie active, il a été d’abord maître-catéchiste notamment à Togoville et Aného. Entré par la suite dans l’administration, il sert successivement en qualité d’agent interprète et de commis des Travaux publics à Sansanné-Mango, actuel chef-lieu de la préfecture de l’Oti dans la région septentrionale du Togo .Puis, il se lança dans le secteur privé, en travaillant comme Chef stock à la Deutsche Togo Gesellchaft (DTG). Quelques années plus tard, il s’installe pour son propre compte en devenant commerçant-planteur au numéro 18 de l’actuelle de l’Eglise à Lomé (Adawlato). Très prospère, il achète par adjudication publique les domaines fonciers allemands numéro 52 et les transforme en plantation de cocotiers. Ce vaste quartier transformé depuis lors en zones d’habitation, reste bien connu des Loméens sous la dénomination de Souzanétimé (Cocoteraie de Souza).
Féru de politique, le commerçant-planteur a utilement œuvré pour l’accession du Togo à l’indépendance. Président du Conseil des Notables aux côtés de Octaviano Olympio, Jacob Adjallé et de Thimoty Agbétsiafan, ce grand argentier, avait pour rôle d’assister le gouverneur dans la gestion des affaires publiques. Membre du Comité de l’Unité Togolaise (CUT) créée dans les années quarante par le gouverneur Montagné, Pa Augustino de Souza dit Gazozo, avait été tour à tour Trésorier général puis Président général jusqu’à sa mort de cette association transformée plus tard en parti politique pour combattre la colonisation.
Initiateur de la lutte anti coloniale, les réunions politiques du CUT se tenaient au domicile du mentor des patriotes togolais. Si Pa Augustino de Souza, a été témoin oculaire du triomphe des partis nationalistes lors des élections /référendum du dimanche 27 avril 1958 organisées et supervisées par les Nations unies, il n’ a pu par contre, assister à la proclamation deux ans plus tard de l’indépendance togolaise.
Hydre à mille têtes qui ne sait que choisir les épis qui portent les meilleures graines, le compagnon de l’indépendance togolaise, est terrassé le 25 avril 1960, deux jours avant les festivités de la proclamation officielle de l’Ablodé ( Liberté). Afin de ne pas engendrer le désarroi au sein du peuple, et éviter la mise en berne du nouveau drapeau national, l’annonce de la terrible et affreuse nouvelle avait été retardée.
Ainsi se résume le parcours d’un homme qui s’est investi pour la cause de son pays, et qui se repose depuis dans un mausolée érigé dans l’une de ses nombreuses concessions en plein cœur de la ville de Lomé. Décédé il y a quarante-quatre ans, le souvenir de l’ancien président du Conseil des Notables, et Grand officier de l’Ordre du Mono, reste vivace dans les mémoires et se conte toujours en guise de légende.
En cette date anniversaire de la proclamation de leur indépendance, les Togolais doivent se remettre en question, pour se demander ce qu’ils ont fait de l’héritage à eux laissé par leurs aînés. Aujourd’hui plus que jamais, plus de quatre décennies, avoir triomphé de la colonisation, ils ont plus que jamais le devoir de s’investir de manière individuelle et collective afin de sauvegarder leur passé. Le développement d’une nation étant une course de relais, et conscients qu’ils sont , ils y puiseront des exemples en vue de faire changer la face des choses et de réussir le vaste chantier de la construction d’un véritable Etat de droit de leur Denyigba, l’Or de l’Humanité.

Konate
Sery
Borya
Activiste panafricanisme