jeudi 16 février 2017

Quelles sont les critiques les plus fréquemment adressées à la planification africaine?

Les plans africains discrédités

La mesure des écarts entre les prévisions des plans et les réalisations semble donner raison aux détracteurs.

Les plans africains discrédités

La mesure des écarts entre les prévisions des plans et les réalisations semble donner raison aux détracteurs.

Quelles sont les critiques les plus fréquemment adressées à la planification africaine? On peut les regrouper autour de quatre idées:
 Les plans seraient des incantations inopérantes. Toutes les sociétés ont certes besoin de mythes et les plans appartiennent, à cet égard, au domaine du rituel idéologique.
Leur prépara-tion mobilise les aspirations et les énergies mais au point de faire prendre pour acquis ce qui n'est pourtant qu'un objectif.
Et cet instrument, parachevé dans un document de loi, est censé avoir un effet de développement de lui-même. Inévitablement, dans ce contexte, les plans sont, en phase d'exécution, sources de désillusions.
 Les plans seraient trop formalistes et prétendraient en vain, à l'aide de techniques frustres, englober l'ensemble des activités économiques et sociales alors que celles-ci échappent, dans une large partie, à la connaissance statistique et qu'elles sortent du contrôle de l'économie moderne.
On en arrive à des situations absurdes quand le taux de croissance du produit intérieur brut est calculé à la décimale près alors que le niveau du PIB, du coefficient de capital ou de l'emploi de l'année de départ sont eux-mêmes estimés avec une marge d'erreur non négligeable.
Les plans ne seraient souvent que des catalogues de projets, mal évalués et présentés en ordre indistinct dans des programmes sectoriels et régionaux où aucun choix explicite n'est véritablement fait, ni aucune hiérarchie dans les actions.
La majorité des pays africains n'auraient jamais disposé de mécanismes institutionnels leur permettant de coordonner efficacement les activités liées à la gestion à court terme (budget, paiements extérieurs, prix, crédit) avec celles liées à la mise en œuvre de la politique d'investis-sement. En période de restriction financière ou de mauvaise conjoncture, des pans entiers du plan sont abandonnés au nom de la rigueur ou du redressement des finances publiques. Trois obstacles objectifs à la planification africaine Le diagnostic de nombreux pseudo-plans africains montre le hiatus qui a presque toujours existé entre la doctrine affichée par les responsables du plan lors de son élaboration et la réalité de son fonctionnement et de son influence6. Les critiques précédentes n'apparaissent pas sans fondement.
Pourtant, elles ne font qu'effleurer l'essentiel, et des réponses techniques -comme nous le verrons au chapitre  -peuvent être apportées à chacune d'entre elles. Les véritables difficultés rencontrées par l'État africain en matière de stratégie et de politique économiques sont, à notre avis, d'un autre ordre.
Les pays africains au sud du Sahara ne disposent pas de pôles économiques totalement invulnérables aux chocs extérieurs, aux variations des cours mondiaux et des taux de change ou aux modifications dans les politiques commerciales des pays développés. Le facteur climatique dans le Sahel africain est, de surcroît, une contrainte incontournable. Cette vulnérabilité est un facteur objectif limitant la portée des plans nonnatifs.
 Les projections de production, les prévi-sions de ressources ou les anticipations sur les marchés deviennent des exercices à hauts risques, « un jeu d'échecs agité de l'extérieur» pour reprendre une image de Gérard Winter7. Lorsque l'ouverture sur l'extérieur atteint un seuil élevé (part des débouchés étrangers dans la valorisation
 La mesure des écarts entre les prévisions des plans et les réalisations semble donner raison aux détracteurs.
Quelles sont les critiques les plus fréquemment adressées à la planification africaine? On peut les regrouper autour de quatre idées:
 Les plans seraient des incantations inopérantes. Toutes les sociétés ont certes besoin de mythes et les plans appartiennent, à cet égard, au domaine du rituel idéologique. Leur prépara-tion mobilise les aspirations et les énergies mais au point de faire prendre pour acquis ce qui n'est pourtant qu'un objectif.
Et cet instrument, parachevé dans un document de loi, est censé avoir un effet de développement de lui-même. Inévitablement, dans ce contexte, les plans sont, en phase d'exécution, sources de désillusions.
Les plans seraient trop formalistes et prétendraient en vain, à l'aide de techniques frustres, englober l'ensemble des activités économiques et sociales alors que celles-ci échappent, dans une large partie, à la connaissance statistique et qu'elles sortent du contrôle de l'économie moderne.
On en arrive à des situations absurdes quand le taux de croissance du produit intérieur brut est calculé à la décimale près alors que le niveau du PIB, du coefficient de capital ou de l'emploi de l'année de départ sont eux-mêmes estimés avec une marge d'erreur non négligeable.
Les plans ne seraient souvent que des catalogues de projets, mal évalués et présentés en ordre indistinct dans des programmes sectoriels et régionaux où aucun choix explicite n'est véritablement fait, ni aucune hiérarchie dans les actions.
 La majorité des pays africains n'auraient jamais disposé de mécanismes institutionnels leur permettant de coordonner efficacement les activités liées à la gestion à court terme (budget, paiements extérieurs, prix, crédit) avec celles liées à la mise en œuvre de la politique d'investis-sement. En période de restriction financière ou de mauvaise conjoncture, des pans entiers du plan sont abandonnés au nom de la rigueur ou du redressement des finances publiques. Trois obstacles objectifs à la planification africaine Le diagnostic de nombreux pseudo-plans africains montre le hiatus qui a presque toujours existé entre la doctrine affichée par les responsables du plan lors de son élaboration et la réalité de son fonctionnement et de son influence6. Les critiques précédentes n'apparaissent pas sans fondement.
Pourtant, elles ne font qu'effleurer l'essentiel, et des réponses techniques -comme nous le verrons au chapitre -peuvent être apportées à chacune d'entre elles. Les véritables difficultés rencontrées par l'État africain en matière de stratégie et de politique économiques sont, à notre avis, d'un autre ordre.
Les pays africains au sud du Sahara ne disposent pas de pôles économiques totalement invulnérables aux chocs extérieurs, aux variations des cours mondiaux et des taux de change ou aux modifications dans les politiques commerciales des pays développés. Le facteur climatique dans le Sahel africain est, de surcroît, une contrainte incontournable.
 Cette vulnérabilité est un facteur objectif limitant la portée des plans nonnatifs. Les projections de production, les prévi-sions de ressources ou les anticipations sur les marchés deviennent des exercices à hauts risques, « un jeu d'échecs agité de l'extérieur» pour reprendre une image de Gérard Winter7. Lorsque l'ouverture sur l'extérieur atteint un seuil élevé (part des débouchés étrangers dans la valorisation
de la production nationale, mimétisme pernicieux dans les structures de consommation, dépen-dance dans le domaine des options technologiques), l'autonomie dans le contrôle des moyens de réalisation du plan demeure inévitablement faible. Il faut inscrire dans le même ordre d'idées la dépendance à hauteur de 65 à 90 % des plans africains aux financements extérieurs. Les bailleurs de fonds ont ainsi la possibilité d'infléchir l'ordre des priorités définies par les États en orientant leurs contributions vers les projets qu'ils estiment les plus intéressants sur la base de leurs propres critères.
Une fois la stratégie adoptée, un plan introduit normalement un système normatif dans les choix économiques pour une période relativement longue: trois, quatre ou cinq ans. Lors du lancement du plan, les autorités politiques paraissent adhérer à ces normes; mais, plus ou moins rapidement, celles-ci entrent en conflit avec d'autres impératifs dictés par la politique quoti-dienne, par la gestion des alliances sociales et des clientèles locales.
Les groupes au pouvoir sont confrontés à d'autres exigences et à d'autres échéances que celles inscrites dans les plans. Cette question a été traitée notamment par G. Myrdal et W. A. Lewis, comme la manifestation d'un « manque de volonté politique» de la part des autorités. En fait, tout porte à croire que les « dérapages» constatés dans l'exécution des plans ne sont, le plus souvent, que les indices d'une remise en cause de la base politique sur laquelle ils étaient censés initialement s'appuyer. 3. Nous arrivons au troisième obstacle, assurément le plus puissant. L'État dispose d'instru-ments classiques pour faire prévaloir ses choix: le budget, la fiscalité, les subventions, le crédit, la monnaie, le change, le contrôle tarifaire ou quantitatif des importations ... La manipulation de ces instruments peut-elle modifier en profondeur les données structurelles de l'économie et les variables sociologiques de comportement? Le principal problème des pays africains est davantage le choix d'une stratégie de réformes qui s'exprime en termes qualitatifs que la formu-lation de programmes fondés sur les techniques de l'économie quantitative.
Les réformes de structures qui sont l'aspect central des politiques de développement sont le couronnement de tensions sociales aiguës où se modifient les rapports de force entre les groupes sociaux.
Elles ne sont jamais le résultat parfait d'options sciemment prédéterminées ou d'actions parfaitement programmées.  On peut les regrouper autour de quatre idées:
 Les plans seraient des incantations inopérantes. Toutes les sociétés ont certes besoin de mythes et les plans appartiennent, à cet égard, au domaine du rituel idéologique.
Leur prépara-tion mobilise les aspirations et les énergies mais au point de faire prendre pour acquis ce qui n'est pourtant qu'un objectif.
Et cet instrument, parachevé dans un document de loi, est censé avoir un effet de développement de lui-même. Inévitablement, dans ce contexte, les plans sont, en phase d'exécution, sources de désillusions.
 Les plans seraient trop formalistes et prétendraient en vain, à l'aide de techniques frustres, englober l'ensemble des activités économiques et sociales alors que celles-ci échappent, dans une large partie, à la connaissance statistique et qu'elles sortent du contrôle de l'économie moderne.
On en arrive à des situations absurdes quand le taux de croissance du produit intérieur brut est calculé à la décimale près alors que le niveau du PIB, du coefficient de capital ou de l'emploi de l'année de départ sont eux-mêmes estimés avec une marge d'erreur non négligeable.
Les plans ne seraient souvent que des catalogues de projets, mal évalués et présentés en ordre indistinct dans des programmes sectoriels et régionaux où aucun choix explicite n'est véritablement fait, ni aucune hiérarchie dans les actions.
La majorité des pays africains n'auraient jamais disposé de mécanismes institutionnels leur permettant de coordonner efficacement les activités liées à la gestion à court terme (budget, paiements extérieurs, prix, crédit) avec celles liées à la mise en œuvre de la politique d'investis-sement. En période de restriction financière ou de mauvaise conjoncture, des pans entiers du plan sont abandonnés au nom de la rigueur ou du redressement des finances publiques. Trois obstacles objectifs à la planification africaine Le diagnostic de nombreux pseudo-plans africains montre le hiatus qui a presque toujours existé entre la doctrine affichée par les responsables du plan lors de son élaboration et la réalité de son fonctionnement et de son influence6. Les critiques précédentes n'apparaissent pas sans fondement.
Pourtant, elles ne font qu'effleurer l'essentiel, et des réponses techniques -comme nous le verrons au chapitre  -peuvent être apportées à chacune d'entre elles. Les véritables difficultés rencontrées par l'État africain en matière de stratégie et de politique économiques sont, à notre avis, d'un autre ordre.
Les pays africains au sud du Sahara ne disposent pas de pôles économiques totalement invulnérables aux chocs extérieurs, aux variations des cours mondiaux et des taux de change ou aux modifications dans les politiques commerciales des pays développés. Le facteur climatique dans le Sahel africain est, de surcroît, une contrainte incontournable. Cette vulnérabilité est un facteur objectif limitant la portée des plans nonnatifs.
 Les projections de production, les prévi-sions de ressources ou les anticipations sur les marchés deviennent des exercices à hauts risques, « un jeu d'échecs agité de l'extérieur» pour reprendre une image de Gérard Winter7. Lorsque l'ouverture sur l'extérieur atteint un seuil élevé (part des débouchés étrangers dans la valorisation
 La mesure des écarts entre les prévisions des plans et les réalisations semble donner raison aux détracteurs.
Quelles sont les critiques les plus fréquemment adressées à la planification africaine? On peut les regrouper autour de quatre idées:
 Les plans seraient des incantations inopérantes. Toutes les sociétés ont certes besoin de mythes et les plans appartiennent, à cet égard, au domaine du rituel idéologique. Leur prépara-tion mobilise les aspirations et les énergies mais au point de faire prendre pour acquis ce qui n'est pourtant qu'un objectif.
Et cet instrument, parachevé dans un document de loi, est censé avoir un effet de développement de lui-même. Inévitablement, dans ce contexte, les plans sont, en phase d'exécution, sources de désillusions.
Les plans seraient trop formalistes et prétendraient en vain, à l'aide de techniques frustres, englober l'ensemble des activités économiques et sociales alors que celles-ci échappent, dans une large partie, à la connaissance statistique et qu'elles sortent du contrôle de l'économie moderne.
On en arrive à des situations absurdes quand le taux de croissance du produit intérieur brut est calculé à la décimale près alors que le niveau du PIB, du coefficient de capital ou de l'emploi de l'année de départ sont eux-mêmes estimés avec une marge d'erreur non négligeable.
Les plans ne seraient souvent que des catalogues de projets, mal évalués et présentés en ordre indistinct dans des programmes sectoriels et régionaux où aucun choix explicite n'est véritablement fait, ni aucune hiérarchie dans les actions.
 La majorité des pays africains n'auraient jamais disposé de mécanismes institutionnels leur permettant de coordonner efficacement les activités liées à la gestion à court terme (budget, paiements extérieurs, prix, crédit) avec celles liées à la mise en œuvre de la politique d'investis-sement. En période de restriction financière ou de mauvaise conjoncture, des pans entiers du plan sont abandonnés au nom de la rigueur ou du redressement des finances publiques. Trois obstacles objectifs à la planification africaine Le diagnostic de nombreux pseudo-plans africains montre le hiatus qui a presque toujours existé entre la doctrine affichée par les responsables du plan lors de son élaboration et la réalité de son fonctionnement et de son influence6. Les critiques précédentes n'apparaissent pas sans fondement.
Pourtant, elles ne font qu'effleurer l'essentiel, et des réponses techniques -comme nous le verrons au chapitre -peuvent être apportées à chacune d'entre elles. Les véritables difficultés rencontrées par l'État africain en matière de stratégie et de politique économiques sont, à notre avis, d'un autre ordre.
Les pays africains au sud du Sahara ne disposent pas de pôles économiques totalement invulnérables aux chocs extérieurs, aux variations des cours mondiaux et des taux de change ou aux modifications dans les politiques commerciales des pays développés. Le facteur climatique dans le Sahel africain est, de surcroît, une contrainte incontournable.
 Cette vulnérabilité est un facteur objectif limitant la portée des plans nonnatifs. Les projections de production, les prévi-sions de ressources ou les anticipations sur les marchés deviennent des exercices à hauts risques, « un jeu d'échecs agité de l'extérieur» pour reprendre une image de Gérard Winter7. Lorsque l'ouverture sur l'extérieur atteint un seuil élevé (part des débouchés étrangers dans la valorisation
de la production nationale, mimétisme pernicieux dans les structures de consommation, dépen-dance dans le domaine des options technologiques), l'autonomie dans le contrôle des moyens de réalisation du plan demeure inévitablement faible. Il faut inscrire dans le même ordre d'idées la dépendance à hauteur de 65 à 90 % des plans africains aux financements extérieurs. Les bailleurs de fonds ont ainsi la possibilité d'infléchir l'ordre des priorités définies par les États en orientant leurs contributions vers les projets qu'ils estiment les plus intéressants sur la base de leurs propres critères.
Une fois la stratégie adoptée, un plan introduit normalement un système normatif dans les choix économiques pour une période relativement longue: trois, quatre ou cinq ans. Lors du lancement du plan, les autorités politiques paraissent adhérer à ces normes; mais, plus ou moins rapidement, celles-ci entrent en conflit avec d'autres impératifs dictés par la politique quoti-dienne, par la gestion des alliances sociales et des clientèles locales.
Les groupes au pouvoir sont confrontés à d'autres exigences et à d'autres échéances que celles inscrites dans les plans. Cette question a été traitée notamment par G. Myrdal et W. A. Lewis, comme la manifestation d'un « manque de volonté politique» de la part des autorités. En fait, tout porte à croire que les « dérapages» constatés dans l'exécution des plans ne sont, le plus souvent, que les indices d'une remise en cause de la base politique sur laquelle ils étaient censés initialement s'appuyer. 3. Nous arrivons au troisième obstacle, assurément le plus puissant. L'État dispose d'instru-ments classiques pour faire prévaloir ses choix: le budget, la fiscalité, les subventions, le crédit, la monnaie, le change, le contrôle tarifaire ou quantitatif des importations ... La manipulation de ces instruments peut-elle modifier en profondeur les données structurelles de l'économie et les variables sociologiques de comportement? Le principal problème des pays africains est davantage le choix d'une stratégie de réformes qui s'exprime en termes qualitatifs que la formu-lation de programmes fondés sur les techniques de l'économie quantitative.
Les réformes de structures qui sont l'aspect central des politiques de développement sont le couronnement de tensions sociales aiguës où se modifient les rapports de force entre les groupes sociaux.
Elles ne sont jamais le résultat parfait d'options sciemment prédéterminées ou d'actions parfaitement programmées.

2 commentaires:

  1. Si un jour le peuple désire la vie, il faut que le destin réponde. La nuit s'achèvera quoi qu'il arrive et le joug se brisera absolument. Q

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  2. Si un jour le peuple désire la vie, il faut que le destin réponde. La nuit s'achèvera quoi qu'il arrive et le joug se brisera absolument. Q

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